Jérome Bou, architecte associé chez Chabanne, nous parle du challenge du Lycée Confluent de Lyon, ou comment transformer l'ancien siège social de Sanofi Pasteur en lieu d'enseignement.

On parle d’un lycée « tourné vers l’avenir ». Quelles seront les particularités de ce lieu d’enseignement ?

JB – Le Lycée Confluent de Lyon proposera un enseignement en phase avec son temps grâce à des espaces adaptés. Nous avons travaillé autour de trois pillés principaux.

Le premier est la temporalité de l’enseignement : cela passera par la diversité de l’apprentissage, par de nouvelles pratiques pédagogiques, liés par des espaces banalisés couplés à des espaces collaboratifs qui permettront d’apprendre autrement. L’ergonomie des salles permettra le développement de l’élève en équipe ou en autonomie, avec des espaces modulables en fonction des classes et des effectifs.

Le second axe de conception est la cohabitation des chercheurs et des étudiants. Des ateliers dédiés à la recherche et développement au sein du lycée seront mis en place pour des expérimentation pédagogiques tournées vers le numérique.

Enfin, cet aspect numérique est le troisième pilier de nos réflexions sur ce projet : ce lycée est un symbole des nouvelles pratiques pédagogiques innovantes. Le numérique sera au cœur de l’enseignement, aussi bien au sein du lycée qu’à distance pour permettre l’évolutivité des pratiques futures de l’enseignement. L’atrium par exemple, véritable prestige de l’édifice existant, sera support de communication vu de tous. L’identité de l’équipement sera marquée par un mur d’image numérique visible depuis l’extérieur.

 

En quoi cet équipement est ambitieux ?

JB – Rénover et restructurer ce lieu, c’est aussi lui donner un nouveau souffle dans le temps sans pour autant le dénaturer architecturalement. C’est un beau bâtiment, mais lié à un mode de construction ancien du « tout mur rideau » et de l’hégémonie de la climatisation. Sans objectif de certification, l’ambition de performance de la commande est de limiter les consommations futures par des énergies renouvelables et des modes de construction biosourcé, pour un confort optimal des occupants sans climatisation. L’enjeu majeur est porté sur nouvelle la façade à ossature bois bénéficiant d’une isolation conséquente pour retrouver de la masse et limiter les déperditions. L’autre enjeu porte sur l’autonomie de l’équipement dans ses consommations, notamment grâce à 400m² de panneaux photovoltaïques en toiture.

 

Quels sont les challenges de cette opération ?

JB – Ce projet est unique. Le challenge c’est l’idée un peu folle de transformer un bâtiment de bureau en bâtiment d’enseignement, absolument pas pensé pour dans sa conception initiale. C‘est un défi conceptuel d’une part, sur la répartition des espaces lié à des contraintes acoustiques, des réseaux beaucoup plus importants avec une faible hauteur sous plafond, des aléas structurels, etc. D’autre part en termes de délais, car des élèves prendront place dans le bâtiment dès la rentrée 2020.

Rénover et restructurer ce lieu, c’est aussi lui donner un nouveau souffle dans le temps sans pour autant le dénaturer architecturalement.
Jérôme Bou
Architecte associé